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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Ça va être ma fête!

«Je ne sais pas ce que feront les autres journaux mais au Devoir, on t’a fait un beau traitement pour Autochtones de la nuit, tu vas voir,» de m’annoncer hier Jean-François Nadeau, arrivé très en retard au Salon du livre du Saguenay Lac Saint-Jean (la circulation lui a fait manquer l’avion du matin) pour y présenter sa biographie de Pierre Bourgault. En effet, ce matin dans le cahier Livres du quotidien de la rue Bleury, outre l’entrevue que j’ai accordée mercredi à Caroline Montpetit, Nadeau lui-même consacre une portion de sa chronique hebdomadaire à l’hommage que me rend le Salon du livre ce soir et Danielle Laurin signe une critique mi-figue mi-raisin de mon recueil. Son chef de section lui-même n’est pas trop certain du verdict de la chroniqueuse (a-t-elle aimé? n’a-t-elle pas aimé? même Nadeau ne saurait trop le dire), ce qui est en soi assez amusant.

Danielle Laurin, que j’ai côtoyée durant deux ans à mon émission radiophonique Bouquinville, n’avait à ma connaissance jamais écrit sur mon oeuvre; qu’elle ait certaines réserves bien légitimes sur les nouvelles ici réunies ne me dérange pas trop, mais quel commentaire étrange, et à la limite un peu idiot, que celui qu’elle passe sur ma pratique de l’écriture! Son équation est la suivante : puisque la plupart de ces nouvelles ont paru précédemment en revue, Autochtones de la nuit n’est donc pas une oeuvre inédite, juste du réchauffé. On ne saurait pas trop où j’en suis, comme écrivain, à en croire Laurin qui me souhaite de trouver d’avoir plus de temps pour écrire. «Et vivement un vrai inédit!» lance-t-elle.

Voilà qui en dit long sur la difficulté qu’ont certains lecteurs et lectrices, dont même des critiques patentés, à saisir le genre de la nouvelle et comprendre la nature, voire l’architecture d’un recueil. Qu’un romancier consacre six ans à l’écriture d’un roman, cela semble aller de soi pour tout le monde. Mais à en croire Danielle Laurin, qu’un nouvelliste construise au fil des invitations et des commandes des périodiques ce qui finira par constituer un recueil ne représente pas un réel travail d’écriture de longue haleine; c’est juste du rapiéçage de fonds de tiroir! Du réchauffé!

Du temps pour écrire, me souhaite-t-elle… Que répondre au voeu pieu de mon ex-collègue? Ces dernières années, malgré mes nombreuses activités, au Mouvement pour les arts et les lettres, à l’UNEQ, au Libraire ou ailleurs, j’ai tout de même écrit deux bouquins inédits (Taximan et Jazzman, aux éditions Mémoire d’encrier), cinq scénarios pour la télésérie 11, Somerset, deux ou trois autres scénarios pour des projets de films ou de série télé, une bonne quarantaine de textes de chansons dont au moins une a été endisquée (When Love Is a Lie, par Florence K), un livret d’opéra (Prochain départ, collaboration avec le compositeur Simon Bertrand, présenté deux soirs par l’Atelier d’Opéra de l’Université de Montréal à l’automne 2006), sans compter mes participations à divers ouvrages collectifs.

Où en suis-je comme écrivain? Je dirais qu’il suffit de suivre, d’être à l’affût pour le savoir…

Oh, tandis que ces papiers sont encore en ligne:
En aparté: «Le gros chiffre», par Jean-François Nadeau
Entrevue: «La double vie de Stanley Péan», par Caroline Montpetit
«Les vingt ans de Stanley Péan», par Danielle Laurin

September 29th, 2007
Catégorie: Commentaires, Lectures, Réflexions Catégorie: Aucune

3 commentaires à propos de “Ça va être ma fête!”

  1. Venise a écrit:

    Le commentaire de Danielle Laurin a au moins de bon la perche, au lieu de caler au fond, vous l’avez saisie et êtes sorti de l’eau en étalant votre bilan “écriture”. Cela m’a permis d’apprendre que vous écriviez des chansons, un livret d’opéra, des scénarios de films … et plus. C’est pour dire que du pire, il y a toujours moyen de sortir le meilleur. Si cette dame Laurin a manqué une occasion de se taire, vous, vous avez sauté sur l’occasion de parler et pour cela : bravo !

  2. Stanley Péan a écrit:

    Merci pour cette réponse et pour vos félicitations, Venise. Cela dit, je ne crois pas que la critique ait raté une occasion de se taire; je pense seulement que son commentaire repose sur une conception erronnée du travail d’un nouvelliste.

    (En passant, je de découvrir votre blogue… et le rajoute à mes hyperliens.)

  3. Venise a écrit:

    Si, Danielle Laurin, une chroniqueuse littéraire a une conception erronnée du travail d’un nouvelliste, qui va l’avoir ? Voilà pourquoi, je peux paraître dure en parlant d’une occasion de se taire. On ne peut pas toujours excuser l’ignorance, car c’est bien en l’avouant que l’on peut y pallier ! C’est ce que je souhaite à Danielle Laurin car elle aura certainement d’autres recueils de nouvelles à commenter.
    Et puis, vous savez, vous m’avez fait un réel plaisir en rajoutant “Le passe-mot” à votre liste de blogues. Je l’ai d’ailleurs “vu” avant de l’avoir “lu” et j’étais renversée !
    Évidemment que je vais vous rendre la pareille car vous lire, c’est se transporter directement au coeur de la littérature.

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