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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Au matin du grand départ

Eh bien, au sortir d’une nuit quasi blanche, passée notamment à ressasser mes vieux péchés, me voici donc au matin du grand départ. Les enfants dorment encore; en attendant que leur mère rentre de chez la sienne, je vais ranger un peu la maison qui déjà s’emplit de lumière, faire couler du café au son de Wallace Roney. Je suis vraiment crevé, au bout du rouleau, les muscles pétris par cette fatigue extrême qui n’a cessé de s’accumuler au cours de l’hiver — depuis la mort de ce bon vieux Bruno Roy, le 6 janvier dernier, avec le cumul des petites fins du monde, je n’ai guère trouvé le temps de souffler. Il me restera bien quelques papiers à peaufiner, dans l’autobus en fin de matinée. Mais j’ai la ferme intention dormir dans l’avion toute la nuit. Et il vaudrait mieux (pour moi) que j’y parvienne; résolu à profiter au maximum de mon bref passage chez eux, mon éditeur italien m’a concocté un emploi du temps digne d’un premier ministre pour ces quatre prochains jours à Milan et Piacenza. Ma fatigue n’a de concurrente que ma fébrilité à l’idée de retourner en Europe, pour la première fois depuis quatre ans.

En mars 2006, au terme de ma mini-tournée de conférences dans des universités françaises, j’avais fêté mon quarantième anniversaire en grande pompe au Parlement des Graves, dans le Vieux Bordeaux, entouré d’une poignée de parents et amis, et dans l’absence de l’impériale dulcinée qui avait déclinée mon offre de m’y rejoindre. Je ne saurais mesurer les mégalitres qui ont coulé sous les ponts depuis… Tiens, j’entends Laura qui s’éveille, réclame sa maman. Vivement que je passe en mode «papa» pour le dernier avant-midi dominical du mois… Son frère et elle vont s’ennuyer, c’est certain, ils n’ont cessé de s’en plaindre gentiment entre Doctor Who et Smallville hier soir. Je penserai à eux et leur ramènerai un petit quelque chose de charmant, histoire de me faire pardonner mon absence des deux prochaines semaines.

May 16th, 2010
Catégorie: Commentaires, Réflexions Catégorie: Aucune

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