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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Tuer un Arabe… ou l’embrasser?

 

Souvenirs, souvenirs des petites bières du vendredi soir dans le sous-sol de la maison familiale de mon vieux pote d’enfance jonquiéroise Pierre Tremblay (le frère du poète et animateur de radio Tony Tremblay): à défaut de l’avoir fait jouer à Espace musique, je vous présente ici «Killing an Arab», le premier single de la formation new wave britannique The Cure, paru en 1978. Une chanson que le leader du groupe, Robert Smith, décrivait comme une courte tentative poétique de résumer les moments clés de L’Étranger. Les paroles relatent le meurtre d’un Arabe sur une plage alors que le narrateur et auteur du crime (le Meursault de Camus) est aveuglé par le soleil qui réfléchit sur la lame du couteau que brandit son adversaire. À ce que j’ai lu, pour éviter les problèmes d’incompréhension liés au titre, la maison de disques avait à l’époque envoyé ce disque aux médias accompagné du livre de Camus.

Ce qui n’a pas empêché le groupe d’interpréter, depuis 2005, cette chanson sous le titre inoffensif (et insignifiant) de «Kissing an Arab» et, plus récemment, sous le nouveau titre de «Killing Another». «Ah, political correctness gone mad», comme disait le Doctor Who à la Noire Martha Jones qui s’offusquait des sobriquets dont l’affublait William Shakespeare, la «Dark Lady» ne s’étant pas encore rendu compte que le Barde la courtisait en fait…

January 4th, 2010
Catégorie: Nouvelles Catégorie: Aucune

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