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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Se taire, parfois…?

Je sais, je ne devrais sans doute pas m’attarder à des bagatelles en ces temps où la tragédie que l’on sait impose des priorités à l’ordre du jour. Mais compte tenu du rayonnement considérable et de l’influence du Journal de Montréal sur nos concitoyennes et concitoyens, je ne peux passer sous silence le vertige que suscite chez moi la vacuité de l’ineffable chroniqueur à tout faire Richard Martineau. Me revient en tête cette réplique de Pierre Brochant (Thierry Lhermite), littéralement abasourdi par les «boulettes» à répétition de son invité François Pignon (Jacques Villeret) dans Le Dîner de cons: «La classe mondiale! Peut-être même le champion du monde!»

Difficile en effet de faire plus insignifiant que sa chronique d’hier ou son billet de blogue d’avant-hier sur le désastre en Haïti, où l’on cherche en vain le moindre signe d’une réelle réflexion, d’une véritable perspective historique, d’une compassion sincère ou d’une pause ne serait-ce que pour mesurer ses propos. Au lieu de tout ça, le triste sire nous ressert le pablum usuel de considérations générales, mesquines et superficielles sur le dalaï-lama et la fatalité, de cynisme de cancre de polyvalente à l’égard de tout l’Occident, le tout en adoptant cette risible posture pseudo-critique en face des médias à la médiocrité de laquelle il est pourtant très heureux de contribuer quotidiennement. À vrai dire, ne manquaient que ses rituelles attaques dirigées contre ce qu’il appelle dédaigneusement la go-gauche pour compléter le portrait. «Je caricature,» écrit le soi-disant franc-tireur, manifestement incapable de distinguer le travail des caricaturistes dignes du nom de ces gribouillis qu’il tente maladroitement et depuis des années de faire passer pour les émanations d’un esprit capable de pensée.

Pour reprendre le point de vue de Keith Olbermann à propos du chantre de la droite américaine Rush Limbaugh (qu’on soupçonne Martineau d’admirer, au fond), il aurait mieux fait de se taire s’il n’avait rien de signifiant à dire. Car le silence est parfois une vertu, me dis-je, en me rappelant du coup que j’ai mieux à faire aujourd’hui que de m’apesantir sur le sujet.

January 15th, 2010
Catégorie: Commentaires, Lectures, Réflexions Catégorie: Aucune

7 commentaires à propos de “Se taire, parfois…?”

  1. Le Bel bernard a écrit:

    Bravo, c’est important de dénoncer la vacuité d’un Martineau. Parce qu’à bien y regarder son propos n’est pas vide… C’est plutôt: les politiciens, c’est tous des pourris, tout est pourri… il vaut mieux prendre sa bière tranquille… pendant que son patron lui fait de la politique et affaiblit l’état.

    Un scab, un jaune au service des basses œuvres de son patron.

  2. Ken Lee a écrit:

    C’est ce qui s’appelle mettre le doigt sur le bobo. Je partage vos sentiments.

  3. Stephane C a écrit:

    M. Péan, votre texte vient de vous mériter trois chroniques complètes de Martineau à votre sujet, dans lesquelles il va s’en prendre à vous comme il aime s’en prendre à Dany Laferrière.

    C’est un lâche et un ignare, qui se sert de son emploi non pas pour faire avancer une idée, mais plutôt pour détruire celles des autres, sans rien ajouter de constructif.

    Mais il a bien appris sa leçon: la médiocrité, c’est payant.

  4. Samuel a écrit:

    Amen! Ce gars-là me fait faire de l’urticaire et me rend suicidaire en même temps. Désagréable.

  5. michel plante a écrit:

    Monsieur Martineau,

    Je ne vous lis jamais même si j’adore lire ce qu’on écrit à votre sujet. Je change de poste ou je quitte la pièce après avoir pris malin plaisir à observer pendant 5 secondes max votre gueule de loser total quand vous apparaissez à la tv. Mais le plus impénétrable mystère demeure le suivant: comment diable des Québecorpsmorons ont-ils fait le calcul que c’est rentable (!!!) de continuer à vous payer???

  6. Ben a écrit:

    Ce billet est parfait. Merci.

  7. Patrick Lemay a écrit:

    La réponse tient en 2 mots: 137 commentaires.

    L’insipidité et l’insignifiance n’empêchent pas les décideurs de l’Empire de dormir.

    Plus de monde sur le site veut dire plus de sous dans leurs poches.

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