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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Saguenay, me voici

Le Salon du livre de Québec a pris fin hier après-midi et, forcément, mon marathon de lectures et d’entrevues aussi. J’en ressors exténué, ce qui n’étonne guère compte tenu de mon état lamentable. Je me sens veule et vide, dirais-je pour citer avec un brin d’amusement et de nostalgie Poussière sur la ville d’André Langevin. Sans déconner, je me rappelle pas avoir été à ce point fatigué sur les plans physique, moral et émotif. Qu’à cela ne tienne. À bord de l’autocar lancé sur l’autoroute 73 Nord, je roule vers la région de ma jeunesse d’où sera diffusée mon émission radio-canadienne jusqu’à jeudi inclusivement, à l’occasion de la tenue du Festival Jazz et Blues de Saguenay.

Dans mon état de fragilité extrême, j’ai assez peu fraternisé avec les collègues, me suis tenu loin des festivités et des beuveries. Faut-il croire que je vieillis et me fais sage avec l’âge? Si seulement… Je n’avais tout simplement pas le cœur à la bamboche. Je garde néanmoins de cette édition du Salon du livre le souvenir ému de quelques entretiens au cours desquels j’ai eu l’impression d’aborder quelque chose de plus particulièrement signifiant; pas que les autres aient été inintéressants, loin de là (enfin, j’espère pour le public que non), mais il me semble que mes échanges avec Bertrand Laverdure (Lettres crues, La Mèche), Alain Beaulieu (Quelque part en Amérique, Druide), André Marois (La Fonction, La courte échelle), Thomas Hellman (autour de la poésie de Roland Giguère), Gary Victor (Collier de débris, Mémoire d’encrier) et, surtout, Gilles Archambault (Lorsque le cœur est sombre, Boréal) ont touché à quelque chose de quasi essentiel. M’enfin, je peux me tromper…

«Il n’y a pas de bonheur possible, il n’y a pas de vie possible sans amour,» écrit Archambault dans ce 32e roman qui s’inscrit dans la suite logique de son œuvre colossale et discrète, et dont ce dégage une étonnante lumière compte tenu du deuil que vit l’auteur depuis la disparition de la femme de sa vie. Il y aurait sans doute encore beaucoup à écrire sur l’écrivain et mélomane bientôt octogénaire, qui m’ébranle, m’émeut et me réconforte davantage avec chacun de ses nouveaux livres et à chacune de nos rencontres. J’y reviendrai. Pour le moment, il me faut retourner à mon autre blogue, celui d’Espace.mu pour y esquisser le sommaire des émissions de la semaine…

April 15th, 2013
Catégorie: Commentaires, Réflexions Catégorie: Aucune

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