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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Prêter sa plume

Quel week-end fertile en petits bonheurs et en émotions! Les Donneurs, à Joliette, ce n’est pas que prêter sa plume à des inconnus qui voudraient écrire une carte de souhait, une lettre d’amour, une dédicace. L’activité à laquelle mon pote Jean Pierre Girard et ses associés du Collectif des écrivains de Lanaudière nous convient annuellement depuis 2001 est marquée au sceau des plaisirs multiples: celui du don, celui de soi et son modeste talent mis à la disposition du grand public; celui de la rencontre avec les gens dans un rapport autre que commercial (les écrivains ne sont pas ici pour vendre leur livre mais plutôt échanger autour de l’écriture avec les gens qui tombent sur eux parfois par hasard); et enfin, non négligeable, le plaisir de retrouver des collègues et amis qu’on ne voit pas assez souvent, même s’ils habitent à deux coins de rue de chez soi. Je pense (en vrac) à Dany Laferrière (parrain d’honneur de l’événement), Véronique Marcotte, Jean Désy, Bruno Roy, Jean-Marc Desgent, Carole David, Stéphane Despatie, Sonia Sarfati, Robert Lévesque, Guillaume Vigneault… et j’en passe mais je cesse l’énumération avant de me faire reprocher le name dropping. Ajoutons à cela, le plaisir inédit de renouer avec nos confrères et consoeurs belges, Isabelle Marlier, Pierre Husson, Pascal Leclercq, Luc Baba et Christine Aventin.

J’ai passé l’après-midi d’hier (samedi) dans le nouveau local du Royaume de la musique, la sympathique boutique d’instruments tenu par le non moins sympathique Richard qui fut mon hôte lors d’une précédente édition des Donneurs (en 2004, si ma mémoire ne me fait pas défaut). En compagnie de Luc Baba, justement, j’ai écrit la lettre fictive d’une fille à son père disparu, une dédicace pour un enfant à qui un client de la boutique voulait offrir un instrument de musique et j’ai révisé les poèmes plutôt prometteurs d’une enseignante de français au secondaire qui se lance dans l’écriture. Et quand nous n’écrivions pas, nous nous sommes amusés, Luc et moi, à faire de la musique avec Richard et ses employés. (Je me suis même acheté un nouveau recueil de partitions de standards pour trompette.)

Avant la traditionnelle soirée de lecture, de musique et de danse propice elle aussi aux retrouvailles entre écrivains et avec ces visages connus (et aimés) de Joliette, j’ai préféré ne pas aller écouter les conférenciers conviés par Jean Pierre à discourir sur le thème de la bonté, ma proverbiale allergie à Denise Bombardier et ses propos moralisateurs aidant. Mme B. épiloguant sur la bonté? On croirait rêver! Enfin, je n’y étais pas, alors inutile de m’étendre sur le sujet sinon pour dire encore à quel point j’aime Jean Pierre Girard, l’écrivain autant que l’homme, ne serait-ce que pour son art de cultiver les paradoxes! Et à défaut de me répéter, je crois que tous nos collègues seraient unanimes pour le remercier infiniment de cette occasion annuelle qu’il nous offre de savourer tous ces plaisirs susnommés.

October 14th, 2007
Catégorie: Commentaires, Réflexions Catégorie: Aucune

2 commentaires à propos de “Prêter sa plume”

  1. Venise a écrit:

    Ah bon ? Tant que ça ? Cela fait plaisir à entendre ! Je ne connaissais pas l’événement et j’espère que tous les écrivains présents ont trouvé cela aussi exaltant que vous … j’écris ce bout de phrase et je me dis, c’est presque pas possible ; tout dépend de l’ATTITUDE ! L’état de grâce est de rigueur. L’état de reconnaissance aussi.

    Tristan Malavoy-Racine s’y rendait pour la première fois, et il a écrit dans son blogue (donc, ça se répète !) qu’il avait les jetons ! Je suis sûre, je veux dire à peu près sûr, qu’il a aimé son expérience.

    Et puis, quel dilemne, j’aime la bonté, surtout dans les gestes mais la bonté dans la bouche de DB, j’ai plus de difficulté moi aussi. J’aime les gens qui montrent, au moins de temps en temps, leur vulnérabilité …

  2. Stanley Péan a écrit:

    Je ne feins pas l’enthousiasme et la plupart de mes collègues qui, bon an, mal an, prennent part à l’événement vous confirmeront que ce mien enthousiasme a toujours été communicatif.

    Quant à Madame B et ses propos sur la bonté, qui n’ont pas manqué de susciter une mini controverse, je vous fais grâce de mes commentaires. Par charité chrétienne, disons. Même si je suis athée.

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