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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Pause-réconfort (6)

Tiens, il y a quelques jours que je n’avais pas mis en ligne quelques uns de ces vers qui m’aident mieux que la prière à traverser les heures et les jours si sombres de cette saison maudite. Voici un extrait (les deux premières strophes) du poème que Georges Castera — que j’ai connu lors de mon séjour en Haïti pour le tournage du film de Pierre Bastien il y a douze ans — a fait paraître sur le site littéraire Cultures Sud. Il s’intitule tout simplement «Épellation du désastre»:

Le 12 février en plein jour
Port-au-Prince est entré
dans la nuit définitive
Depuis le pain n’est pas revenu
sur notre table quadrupède
carnivore et herbivore
Le vide affreusement
sur notre table a pris demeure
avec la soudaineté d’un infarctus

Je n’aime plus cette ville
Je suis seulement happé halé
par son vide
par son mouvement d’oiseau de proie
qui s’effeuille
dans l’énoncé du désastre

February 4th, 2010
Catégorie: Nouvelles Catégorie: Aucune

Un commentaire à propos de “Pause-réconfort (6)”

  1. Serge Bruneau a écrit:

    Il est bien ce poème de Castera. Ça nous change des inepties reptiliennes de Lagacé. Quand je pose les yeux sur des textes du genre de «Haïti, malade de ses charades», il me vient à l’esprit une question que posait le vieux Brecht.

    «Pourquoi vouloir dès maintenant nous montrer si intelligents quand nous pourrions tout juste être un petit peu moins bêtes?»

    Salut

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