stanleypean.com


Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Lucide mélancolie

Depuis que Nathalie Olivier me l’a fait entendre l’automne dernier, je suis resté accro à la chanson «Chet Baker» tirée du plus récent album de Vanessa Paradis, Divinidylle, réalisé par l’iconoclaste M. Mes amies et amis n’en reviennent pas, moins impressionnés par le filet de voix de la chanteuse que par le fait que je puisse, moi, craquer pour une de ses chansons (à part Nathalie, il ne semble y avoir que ma Laura qui partage mon enthousiasme). Pourtant, quitte à décourager tout mon entourage, je dois avouer que ce n’est pas la première fois que ça m’arrive d’apprécier le travail de Vanessa. J’ai notamment bien aimé les disques qu’elle avait gravés avec Serge Gainsbourg puis son ex Lenny Kravitz. Et je dois même avouer que je trouve beaucoup de charme à Divinidylle dans son ensemble. Mais j’aime particulièrement cette chanson-là, signée Jean Fauque, dont j’ai toujours admiré les textes écrits pour Alain Bashung. Et pas juste à cause de la référence à l’ange déchu du cool jazz, qui compte parmi mes héros. J’apprécie surtout cette lucide mélancolie qui imprègne ce texte farci d’allitérations et de jeux de mots toujours justes, qui renvoient à l’univers poétique d’un Gainsbourg.

Au moins une fois dans sa vie
De préférence, la nuit
Sous la pluie, écouter Chet Baker
Au fond d’une Studebaker
Signée Raymond Loewy
Écouter Chet Baker, pleurer sur tout ce qui s’enfuit
Se dire que c’est fini jusqu’à tout à l’heure
Et revenir en arrière à toute allure

Chanson à mettre en parallèle avec la très belle «Nantucket» écrite par Louise Forestier et interprétée par Daniel Lavoie (sur son album Ici), avec en prime la seule chose qui manque à «Chet Baker» de Vanessa: un vrai beau solo de trompette tout à fait dans l’esprit de Chet, gracieuseté de l’excellent et sympathique Ron Di Lauro.

January 15th, 2008
Catégorie: Auditions, Commentaires, Lectures, Réflexions Catégorie: Aucune

≡ Soumettez votre commentaire