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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

L’Inde en Estrie… ou sortir de sa bulle

La vie est souvent prodigue en coïncidences, en correspondances qui lui donnent des allures de roman de Paul Auster. J’ai eu le plaisir de m’entretenir hier après-midi avec le grand Herbie Hancock, qui sera bientôt de retour au Québec pour le Festival international de jazz de Montréal. Nous avons pas mal causé du documentaire anthropologique Journey of Man qui lui a inspiré son ambitieux nouvel album, The Imagine Project, dont le thème est l’unification du monde à travers la musique, la paix mondiale via la collaboration internationale. Et après avoir entendu Hancock me parler de l’Inde, où il a établi les fondations de ce nouveau disque, me voici moi-même de retour en Inde, après un souper au Liban, sans avoir jamais quitté l’Estrie depuis la fin d’après-midi.

Je cabotine, on l’aura compris, ainsi que m’y invite le décor d’inspiration indienne de ma chambre au sympathique gîte La Villa de Marco Polo, dans le Vieux Sherbrooke. Jusqu’à demain matin, je séjourne dans la capitale estrienne parce que je devais prendre la parole à titre de parrain d’honneur de l’édition 2010 du concours littéraire Sors de ta bulle, qui s’adresse aux jeunes aspirants écrivains des écoles secondaire de la région. On trouvera ici le texte de mon allocution, dont une copie a été remise à chacun des participants ayant déposé un manuscrit.

Comme dans tous les concours de ce genre, il y a beaucoup d’appelés et peu d’élu; et le jury, sur lequel siégeait l’excellente romancière Lise Blouin (lauréate du Prix Prince Maurice du roman d’amour 2005, dont j’étais l’un des jurés), a dû tranché. Le choix s’est porté sur le roman Moi aussi, d’une jeune fille manifestement brillante du nom de Jessica Poirier, qui verra son oeuvre publiée aux éditions GGC à l’automne. Et si je me fie à l’extrait dont on nous a fait la lecture, ce roman audacieux relatant la vie d’un jeune collégien à qui tout réussit mais qui refuse d’admettre son homosexualité aura de quoi retenir notre attention à la rentrée…

La lauréate du Concours littéraire Sors de ta bulle 2010, Jessica Poirier, entourée de Stanley Péan, parrain d'honneur, et d'Étienne Caza des éditions GGC

La lauréate du Concours littéraire Sors de ta bulle 2010, Jessica Poirier, entourée de Stanley Péan, parrain d'honneur, et d'Étienne Caza des éditions GGC

 Sincèrement, la cérémonie en l’honneur de cette trentaine de jeunes qui ont choisi de tenter l’aventure de l’écriture avait quelque chose d’assez émouvant. Du coup, je n’ai pu m’empêcher de penser au cégépien jonquiérois que j’ai été jadis, qui avait vu son choix de carrière validé par l’attribution du Premier Prix au concours de nouvelles du Rassemblement des bibliothèques du Lac Saint-Jean et du Saguenay (Rablès). Même mon père Mèt Mo, qui ne prisait guère mes premiers textes de science-fiction et de fantastique, s’était montré fier comme un paon. En fait, cette soirée-là de l’automne 1983 à la Bibliothèque du centre-ville d’Arvida n’avait eu pour seul bémol que la présence du rustre Jacques Brassard, alors député péquiste, qui n’avait cessé de passer des commentaires mesquins et de ricaner dédaigneusement tout au long de la lecture des textes primés. Rien pour me rendre sympathique ce médiocre politicailleur de campagne reconverti depuis en grand bonze de la droite hostile à la culture et contente de l’être.

Heureusement, ce soir, en pleine circonscription du Premier ministre John James Charest, on n’a pas eu à souffrir d’un tel manque de savoir-vivre, tous les invités ayant manifestement reçu une meilleure éducation que Brassard. Et cette célébration du verbe s’est poursuivie en compagnie des membres de l’organisation du Concours au Sultan, le sympathique resto libanais, dont je reviens épuisé mais assez satisfait de ma journée.

June 18th, 2010
Catégorie: Nouvelles Catégorie: Aucune

2 commentaires à propos de “L’Inde en Estrie… ou sortir de sa bulle”

  1. Le-K_lisse a écrit:

    John James Charest, c’est qui “John James”?

  2. Stanley Péan a écrit:

    John James Charest est le véritable nom de Jean Charest, qu’il a vraisemblablement francisé pour faire plus «québécois», au moment d’entrer en politique.

    Stanley Péan

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