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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Jour 3: Le monde, le Québec et Camus chez les Gallois

Bonne nouvelle: la connexion sans fil semble enfin fonctionner cet après-midi, ce qui n’est pas pour déplaire au cyberdépendant chronique que je suis! Le colloque vient de prendre fin et les adieux ont suivi le repas de midi trente. J’ai maintenant quartier libre, ce qui n’est pas pour me déplaire, compte tenu du rattrapage qu’il me faudra faire dans ma correspondance avant de quitter Swansea pour Londres demain matin.

Un peu plus tôt aujourd’hui (à 9h00, le croiriez-vous?), j’ai prononcé ma conférence, que j’avais intitulée «Littérature-monde en français: le monde au miroir du Québec» en souvenir de la formule stendahlienne sur le roman. Je m’étais fixé comme objectifs de brosser un tableau du contexte général qui a vu émerger ce concept de littérature-monde, de situer comment les écrivaines et écrivains québécois s’inscrivent dans ce contexte-là et de présenter une sélection de romans publiés au fil des vingt-cinq dernières années qui participent selon moi à cette redéfinition du rapport au monde (des oeuvres de Pierre Nepveu, Monique Larue, Émile Ollivier, Marie-Célie Agnant, Nicolas Dickner, Dany Laferrière et Dominique Fortier).

En complément de programme, parce que quelques-uns de mes collègues du colloque avaient exprimé un brin de curiosité à propos de mon propre travail de créateur, j’ai leur ai lu un extrait du Cabinet du docteur K, la nouvelle «Son jardin d’ombres», un des textes les plus sybillins.

Après ma communication, je me suis offert le luxe d’aller entendre les interventions, ponctuées par le cri des mouettes, de la séance sur l’héritage d’Albert Camus: «From Pacifism to Resistance: The Case of Albert Camus» par Mark Orme de l’University of Central Lancashire, «Islam: Camus’s Nemesis?» par Christine Margerrison de l’University of Lancaster et enfin «Camus, Bataille and the Moral of Revolt» par Nikolaj Lubecker de l’University of Aberdeen. Depuis deux jours, décidément, je renoue à la fois avec mes années d’université et avec mon adolescence d’adorateur de l’auteur de L’Étranger et La Chute.

Évoquée par Orme, cette citation de mon écrivain-phare témoignant de son inébranlable foi en la justice et en l’humanité, tirée de ses Lettres à un ami allemand:

Où était la différence? C’est que vous acceptiez légèrement de désespérer et que je n’y ai jamais consenti. C’est que vous admettiez l’injustice de notre condition pour vous résoudre à ajouter, tandis qu’il m’apparaissait au contraire que l’homme devait affirmer la justice pour lutter contre l’injustice éternelle, créer du bonheur pour protester contre l’univers du malheur. […] Pour tout dire, vous avez choisi l’injustice, vous vous êtes mis avec les dieux. […] J’ai choisi la justice au contraire, pour rester fidèle à la terre.

July 7th, 2010
Catégorie: Commentaires, Événements Catégorie: Aucune

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