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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Jour 13: Au revoir, Bergen

De ma fenêtre, je vois tomber pour la première fois ce crachin dont on m’avait dit qu’il était caractéristique de Bergen. J’aurai eu de la chance, alors, au fil de ce séjour trop bref mais ensoleillé. Hier matin, ayant préféré une excursion à la campagne à une expédition en rafting sur les rapides (couardise oblige), j’ai pris le bus en compagnie d’autres membres de la délégation internationale (dont Bernd, le barbu sur la deuxième photo, et Karsten) vers une petite ferme dans les montagnes, à une heure de Bergen, dans les environs de Voss. Producteur d’aliments naturels et régionaux, le couple qui nous accueillait nous a initiés à l’art de la saucisse; j’en ai pour ma part confectionné deux qu’il n’était évidemment pas possible de goûter ensuite, la fumaison prenant au moins deux jours dans ce petit fumoir adjacent à l’école désormais fermée, taux de natalité à la baisse oblige. Après quoi, nous avons tout simplement marché dans cette nature si apparentée à mes yeux à celle du Saguenay de mon enfance — les moutons en plus.

Au retour du rafting, les membres plus aventureux de notre délégation se sont joints à nous en après-midi pour le repas puis pour le concert solo de la chanteuse Mari Kvien Brunvoll dans la charmante petite église de Bergsdalen. Assise au pied de l’autel, la charmante demoiselle nous a présenté son répertoire essentiellement original, qui marie la pop et un peu d’improvisation non sans une certaine adresse, mais j’aurais préféré moins d’effets électroniques et plus de substance. Assommé par la fatigue, je n’ai quasiment rien vu du chemin du retour — ce qui n’était pas pour me déplaire, la conduite sur ces lacets étroits de route à flan de vertigineuses montagnes ayant tendance à me rappeler ma phobie des hauteurs.

Le charme de la campagne novégienne     À-la-fabrique-de-saucisses-1     Au fumoir, les saucisses

Le charme de la campagne norvégienne-2     L'église de Bergsdalen     Mari Kvein Brunvoll en concert

De retour en ville à temps pour la soirée jazz, j’ai partagé le repas du soir avec Sverre Lunde, conseiller spécial du Ministre des affaires étrangères norvégien pour le secteur de la coopération culturel (et parrain officieux du festival); nous avons abondamment causé des politiques culturelles de nos pays respectifs et inutile de dire que le Canada de Stephen Harper fait piètre figure comparé à la Norvège. Ensuite, à la faveur de la nuit qui ne s’assombrit jamais tout à fait, j’ai encore une fois butiné d’une salle à l’autre du complexe USF, découvrant la musique du quintet free Motif (avec encore l’omniprésent Ole Morten Vågan à la contrebasse), du trio de choc Needlepoint, du big band de l’Islandais Samuel Jon Samuelsson, des guitaristes Eivind Arset (et son «Sonic Codex») et Stian Westerhus (en solo), de quoi nourrir à satiété mon autre blogue plus spécialisé en musique…

Un couple de touristes français rencontré par hasard aux abords de l’ancienne usine de traitement des sardines m’a demandé si c’était bien là, au complexe USF, qu’ils pourraient entendre le jazz du temps de leur jeunesse. Et faisant fi de l’habituel commentaire sur mon charmant accent du Canada, je leur ai déconseillé les concerts de ce soir, convaincu que leur nostalgie du swing d’Ellington et de Basie ne leur permettrait pas d’apprécier l’offre musicale autrement plus musclée et radicale.

Tiens, voilà le soleil qui se pointe à nouveau, pour me saluer peut-être. Ça tombe bien, je dois boucler mes valises. Prochaine destination: Paris, où je compte entendre au Café de la Plage dans le XIe la ravissante Aline de Lima qui, sait-on jamais, interprétera peut-être l’une de nos chansons à son concert de ce soir…

May 29th, 2010
Catégorie: Nouvelles Catégorie: Aucune

Un commentaire à propos de “Jour 13: Au revoir, Bergen”

  1. Aline de Lima a écrit:

    ça viendra… 🙂

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