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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Jour 1: Collioure, me voici donc…

Je n’ai pas publié sur ce blogue depuis si longtemps, même pas en juillet dernier alors que je séjournais à Marseille puis roulait dans la plus grande insouciance romantique à travers les champs de tournesol du Gers. Me revoici donc dans le sud de la France, trois semaines après mon plus récent séjour. Hier matin, j’ai atterri à Orly (pour la première fois depuis des années), mais des problèmes techniques avec l’avion du petit transporteur régional sur lequel je volais vers le sud m’ont fait arriver une heure et demie plus tard que prévu à Perpignan. Et comme mon emploi du temps en cette première journée du festival Un livre à la mer ressemblait à un jeu de dominos, vous imaginez la commotion…

Remarquez, contretemps ou pas, la soirée d’hier était essentiellement consacrée aux cocktails d’accueil pour les écrivains invités, dont Marie-Andrée Lamontagne, Donald Smith (colliourenc d’adoption depuis neuf ans), Djemila Benhabib et moi qui représentons le Québec. J’ai manqué les discours officiels prononcés dans la cour intérieure du Château royal de Collioure, mais pas le cinq à sept d’ouverture ni le premier débat sur Albert Camus présenté au centre culturel de cette station balnéaire qui fut, faut-il le rappeler, le berceau du fauvisme. En 1905, Matisse et André Derain venaient y peindre et inaugurer ce mouvement, et d’autres peintres ne tarderaient pas à choisir cette destination à un jet de pierre de l’Espagne: Georges Braque, Paul Signac et Picasso, pour ne nommer que les noms qui me sont les plus familiers parmi tous ceux cités par Jean-Pierre Bonnel, qui m’a cueilli à l’aéroport et conduit jusqu’à Collioure.

Le premier débat entre camusiens, animé par Hélène Degrais dans la grande salle du Centre culturelle, remplie au-delà de sa capacité, réunissait notamment sur scène Benjamin Stora, Arezki Metref, Stéphane Babey, Leila Marouane et Djemila Benhabib. M’a particulièrment ému le témoignage de Teresa Rebull, militante antifranquiste quasi centenaire, qui a bien connu Camus à Paris dans les années 50. “Il ne m’a jamais fait la cour,” a-t-elle rappelé avec un brin d’humour. “Mais je crois que j’aurais bien aimé…”

Après, les festivaliers et festivalières avaient droit à la projection du film Le premier homme de Gianni Amelio, d’après le roman posthume de Camus, dont je n’ai hélas pu voir que le premier tiers, après quoi ma présence au banquet d’accueil était requise. La réception de fin de soirée avait lieu au bar de l’Hôtel des Templiers, établissement mythique s’il en est, fréquenté autrefois par plusieurs de peintres susnommés, ainsi qu’en témoigne l’impressionnante collection d’originaux reçus en cadeau par les propriétaires du lieu. Exténué par mes heures de voyagement, je ne me suis cependant pas éternisé, préférant m’éclipser vers ma chambre dans l’annexe de l’hôtel, où le sommeil ne fut cependant pas aisé en raison de la chaleur caniculaire et des rêves et chagrins qui me tourmentent.

Me voilà cependant tôt levé le lendemain, fin paré pour cette deuxième journée de festival.

August 24th, 2013
Catégorie: Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

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