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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Haïti 2015 – 1: Mèsi bondye

De retour en Haïti, à peine quelques semaines après mon précédent séjour. Il y a sans doute quelque chose d’étrange à ce que je revienne au pays deux fois en deux mois, après quinze ans d’absence. (Alors que ma mère et quelques autres habitués de ce blogue m’ont gentiment reproché de n’avoir pas conclu mon précédent carnet de voyage, voilà que je dois en entreprendre un autre…)

J’y suis parce que j’ai répondu « présent » à l’invitation lancée par Joël Widmaier et Milena Sandler, rencontrés en novembre, qui depuis longtemps désiraient que j’assiste en tant qu’envoyé de Radio-Canada au Festival international de jazz de Port-au-Prince, dont la neuvième édition a pris son envol hier soir au Parc historique de la canne à sucre.

Mes proches vous le diront : il arrive que je surestime mes forces. Aussi, j’ai quitté Montréal sur les ailes de Delta Airlines vendredi à l’aube au terme d’une nuit blanche – j’étais sorti écouter le groupe d’André Leroux au Dièse Onze et n’ai pas jugé pertinent de me coucher pour les quelques heures qui restaient avant mon départ pour l’aéroport. Certes, j’ai dormi dans les deux avions, mais très mal comme de raison. Si bien qu’après avoir soupé très tôt vendredi soir (lambi grillé arrosé de Listel bien frais), je me suis écroulé vers 19h00 et des poussières… J’imaginais faire une simple sieste pour recharger les batteries, mais ne me suis réveillé qu’à deux heures. Le décalage horaire sans même changer de fuseau, faut le faire!

Le Festival loge ses invités au Karibé, un hôtel cinq étoiles de Pétionville dont le luxe fait violemment contraste avec la pauvreté des habitations en béton du bidonville à flanc de montagnes juste en face. C’est bizarre, c’est la première fois que je séjourne à l’hôtel en Haïti. Mais encore plus bizarre, c’est l’hôtel où je devais justement descendre le 13 janvier 2010 pour l’édition haïtienne du festival Étonnants voyageurs, qui n’a jamais eu lieu pour les tragiques raisons que l’on sait. (Lundi dernier, j’ai justement pris part à la commémoration pour les victimes du tremblement de terre à la Tohu. J’y ai prononcé une allocution relatant ma précédente visite au pays, accompagné par une projection de quelques-unes des meilleures photos prises par Katel au cours de notre tournée avec les artistes du Cirque Kreyòl).

Chardavoine, live au Festival international de jazz de Port-au-Prince

Hier soir, sur le splendide site du Parc historique de la canne à sucre, le concert de lancement de cette neuvième édition du Festival international de jazz de Port-au-Prince réunissait la formation mexicaine Troker (qui mélange allègrement le rock, le hip-hop, l’electronica, la musique mariachi à des improvisations jazz), le guitariste haïtien Chardavoine (du soul-funk è la George Benson, mâtiné de rythmes et de mélodies traditionnelles haïtiennes) et The Yellowjackets (groupe-phare du jazz fusion des années ’80, ’90, toujours actif 35 ans après sa fondation).

Des trois, je dois avouer que c’est Chardavoine qui m’a davantage plu. Ses relectures des classiques « Latibonit » et « Mèsi bondye » m’ont encore plus fait vibrer en live que sur son excellent album The Tribute. Comme il reste à Port-au-Prince pour plus d’une journée, il m’a promis hier matin au petit déjeuner de m’accorder une entrevue pour l’émission spéciale de Quand le jazz est là qui sera présentée à ICI Musique vendredi prochain.

January 18th, 2015
Catégorie: Événements, Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

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