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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Haïti 2014, jour 1: Peyi a chanje…

CSF Haïti

Kòmanman! Ça fait un peu plus de quinze ans que je n’ai pas mis les pieds dans mon pays natal. Juste pour dire, la dernière fois que j’y suis venu, pour prendre part à un vaste symposium multidisciplinaire avec des Haïtiens et Haïtiennes venus des quatre coins du monde (des dyaspora, comme on dit en créole), ma fille Laura n’avait même pas encore vu le jour. Depuis ce séjour de deux semaines en août 1999, quatre voyages prévus ont dû être annulés pour cause de catastrophes naturelles ou pas : entre les pluies diluviennes, les tremblements de terre et les divers coups d’État des quinze dernières années, on peut dire qu’Haïti a connu son lot de déveines.

Peyi a chanje, kil è wa vini wèm? dit la chanson. Le pays n’est plus le même, quand reviendras-tu me voir? Après toutes ces années de tergiversations, il a fallu cette invitation du chapitre canadien de l’organisation humanitaire Clowns Sans Frontières (dont je compte parmi les porte-voix) et de sa pétillante directrice Katel Le Fustec pour qu’enfin je libère du temps dans mon agenda et saute dans un avion (deux, à vrai dire) pour refaire connaissance avec mon amère patrie. Le pays a changé, je n’en doute pas. Je suis enfin venu le constater de visu.

Partis à l’aube de l’aéroport Trudeau, arrivés en début d’après-midi à Port-au-Prince après deux heures d’escale à Miami, Katel et moi logeons chez un ami à elle, Bertrand Roy, un homme chaleureux qui a vécu à Montréal aux premiers temps de l’immigration haïtienne au Québec – de la fin des années 50 au milieu des années 70 – et qui a quitté le Canada depuis pour la Guadeloupe avant de revenir au pays natal. Sa charmante maison de campagne dans les mornes de Pétionville fera office de quartier général pour notre mission culturelle de deux semaines.

Au cours des prochains jours, outre les représentations protocolaires et médiatiques pour Clowns Sans Frontières), je prononcerai quelques conférences sur mes sujets fétiches (la littérature, le jazz, etc.) en lien avec Haïti, animerai des ateliers de création littéraire avec des jeunes et tenterai de comprendre un peu plus la complexité de mon île natale, qu’André Breton avait sacrée il y a soixante-dix ans, terre du surréalisme in excelsis.

Dans ce nouveau carnet de voyage, je tenterai de rendre compte de mes expériences quotidiennement si bondie vle, comme on dirait ici. Si Dieu le veut. Et si les connexions internet le permettent… 😉

November 14th, 2014
Catégorie: Événements, Réflexions Catégorie: Aucune

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