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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

«We Want Miles!» défraie la chronique

milesdavis

Lancée officiellement jeudi hoir, l’exposition «We Want Miles!» suscite déjà pas mal de réactions dans la presse montréalaise et c’est une bonne chose. Hier, Isabelle Paré du Devoir publiait une entrevue fort intéressante avec Erin Davis, le fils cadet de Miles, dont elle a recueilli les propos à la conférence de presse de jeudi matin («We Want Miles au Musée des beaux-arts de Montréal»). De son côté, Patrick Gauthier de RueFrontenac.com faisait lui aussi écho à la conférence de presse dans son texte intitulé «Miles Davis au MBA – Rendre visible l’invisible». Enfin, La Presse quant à elle un véritable «dossier Miles»:  Daniel Lemay y propose deux textes, le premier sur l’expo proprement dite («On veut Miles!») et l’autre sur les visites de Miles dans la métropole québécoise («Miles Davis à Montréal»), Alain Brunet consacre une entrée de blogue au phénomène («Malade de Miles») et y va de son palmarès des incontournables de la riche discographie de Miles («Miles Davis: cinq albums incontournables»). Quant à l’imbuvable Nathalie Petrowski, elle signe une autre de ses chroniques un peu bébête («Air Miles»), dont l’incipit à lui seul vaut le détour. Je cite:

J’avais gardé de Miles Davis, l’image d’une sorte de monstre vieillissant, capricieux et cynique qui, à la fin de sa vie, avait sombré dans le «glam» toc à la sauce Vegas et qui, par souci d’avoir l’air dans le coup, ne produisait plus qu’un jazz hystérique, cacophonique et inécoutable.

Maintenant, si on paraphrase en ne changeant que quelques mots, cela pourrait se lire avec tout autant d’à-propos comme suit:

Je garde de Nathalie Petrowski l’image d’une sorte d’«enfant terrible» vieillissante, capricieuse et cynique qui, après ses débuts au Devoir, a sombré dans le «pseudo-nouveau journalisme» toc à la sauce branchée et qui, par souci d’avoir l’air dans le coup, multiplie les papiers narcissiques, anecdotiques et indigestes.

Toute pointe de sarcasme mise de côté, j’ai surtout sourcillé à la lecture du passage où Petrowski affirme que le pianiste Keith Jarrett serait mulâtre — une information qu’elle tient on ne sait d’où car, à ma connaissance, l’ex-compagnon d’armes de Miles serait plutôt de descendance irlandaise et hongroise, donc tout à fait caucasienne, malgré son teint un peu hâlé et la coiffure afro qu’il arborait dans les années 70. À ce sujet, on peut rappeler cet échange mémorable entre Miles et Jarrett, cité par de nombreuses sources de l’époque:

MILES: T’es noir ou pas?
JARRETT: Non.
MILES (étonné et un peu déçu): Non, man. Tu mens. T’es sûrement noir.
JARRETT: Non, mais j’y travaille.

May 1st, 2010
Catégorie: Lectures, Nouvelles Catégorie: Aucune

8 commentaires à propos de “«We Want Miles!» défraie la chronique”

  1. Martine St-Victor a écrit:

    Stanley: your post is so good, I wish I could tattoo it on my body. Petrowski triggers my undiagnosed Tourette.

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  2. Carole Gagnon a écrit:

    Pas fort… Petrowski… suis pas certaine qu’elle savait que Miles était noir…

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  3. Patrick Michael Lachance a écrit:

    Ouf ! Je viens de lire le papier de Petrowski… Sans commentaires, vraiment. J’écoutais encore hier soir Ascenseur pour l’échafaud avec grand bonheur!

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  4. Varda Étienne a écrit:

    Bravo Stan, excellent article! et concernant la “Petrowski” mal baisée… pas de commentaire.

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  5. Gerry Lescot a écrit:

    Miles, c’est si bon quand on invite sa blonde à souper!

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  6. Patrick Michael Lachance a écrit:

    @Gerry : parfaitement d’accord ! Final : take 1,2,3 avec sa blonde, c’est top .

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  7. Sebastien Helary a écrit:

    Aussi deja paru dans JazzTimes! http://jazztimes.com/articles/26009-we-want-miles-exhibit-opens-in-montreal

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  8. Expositions et FIFA-2010 « A r t s & S c i e n c e s a écrit:

    […] Miles Davis au MBA- Critique […]

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